Allocution de Mohcine BELABBAS à l’occasion de l’ouverture de la 6 ème session du Conseil National du Parti.

Mesdames et messieurs bonjour et bienvenus à cette sixième session du Conseil national du RCD.
Chers amis,
Depuis que vous m’avez confié la présidence du parti, j’ai veillé à ce que les réunions statutaires ou régulières des instances se tiennent dans les délais. Dans cette période marquée par la pandémie de la Covid 19, nous avons préféré retarder la tenue de cette session pour permettre à tous les membres du Conseil national d’être au rendez-vous étant donné la reprise partielle des transports et l’allégement des restrictions administratives sur les déplacements.
Pour ma part j’ai toujours considéré que les réunions de notre instance dirigeante entre deux congrès sont, avant tout, un lieu de débats et de décisions et non un cadre qui donne de simples quitus. Il faut donc, à chaque fois, programmer nos réunions en donnant la chance à tout un chacun de s’y préparer et d’être présent pour participer aux échanges entre tous.
Cette démarche qui consiste à toujours privilégier le débat dans les structures du RCD n’est pas une coquetterie. Les jeunes qui doivent prendre des responsabilités à tous les niveaux doivent s’imprégner de cette culture pour aller de l’avant dans la réalisation de nos objectifs programmatiques : faire de l’Algérie de nos martyrs un pays de développement et de progrès. Cela suppose l’accomplissement de la révolution démocratique pour instaurer un Etat civil, assis sur l’égalité en droit et les libertés et où l’alternance au pouvoir n’est possible que par la voie des urnes.
Chers amis,
Aujourd’hui, le pays va mal. Il va mal parce que la crise de légitimité que les Algériennes et les Algériens subissent, depuis l’indépendance nationale en 1962, s’éternise et, conséquemment les tentations de repli sur soi et de désespoir trouvent du terreau. Le sentiment que l’illégitimité du système et des dirigeants soit un problème sans solution a, pendant longtemps, habité la majorité des citoyens au point de provoquer un désintéressement croissant de la chose politique. Le rejet quasi général de toutes les échéances électorales par l’abstention ou la défiance et la fuite massive de cadres, d’étudiants et de jeunes, par tous les moyens, vers d’autres cieux n’est plus du domaine symptomatique d’un malaise social mais d’un véritable abime sociétal d’une Algérie qui décroche sur tous les plans.
Le sentiment d’impuissance s’est emparé de pans entiers de la société, y compris, des acteurs politiques les plus en vues jusque-là. Exil volontaire pour certains, renoncement ou démission pour d’autres, ralliement ou compromission parfois. Dans cette situation, où se joue l’avenir du pays, les partis et les personnalités politiques qui ont gardé la lucidité d’œuvrer pour la seule voie victorieuse possible, à savoir la mobilisation pacifique dans l’unité du peuple algérien autour d’un minima démocratique pour imposer une transition, sont appelés à faire œuvre de courage et de responsabilité. On le voit sous nos yeux, quand on a fréquenté le système d’une manière ou d’une autre, il est difficile de retrouver une autonomie par simple enchantement ou un simple bon vouloir. Chacun y va de sa petite musique pour exclure ou prendre une revanche sur l’autre. Les silences assourdissants sur des questions fondamentales et la tendance à faire la leçon à tout le monde, de préférence d’ailleurs aux forces d’opposition sur le terrain sont à prendre pour ce qu’elles sont : installer une confusion démobilisatrice quand ce n’est pas des offres de services au moment où le pouvoir perd la stabilité de son centre de gravité.
Avant de revenir sur les développements possibles de la crise révolutionnaire ouverte en Février 2019, les choix du pouvoir de fait de privilégier une normalisation avec le risque de dérapages violents et les campagnes de divisions et de stigmatisations pour saborder toute transition démocratique, en dehors du parrainage du pouvoir et de ses clients, il faudrait aussi que l’on débatte de la situation présente.
Les nombreux scandales de corruption de ces deux dernières décennies ont accentué la défiance envers tous les objets institutionnels tout en provoquant une forme de résignation face à une crise gravissime perçue désormais chez les populations comme une sorte de fatalité.
Ce climat de défiance vis-à-vis du personnel politique et d’indifférence à la chose publique a engendré un fort sentiment d’impunité chez nombre de dirigeants, le plus souvent cooptés. C’est ainsi que sous les flots de l’argent d’un baril de pétrole à plus de 100 dollars, l’essentiel pour les usurpateurs de la souveraineté du peuple algérien, est de durer pour prendre part à la grande messe de la rapine. On retrouve dans ce patchwork de bureaucrates, d’arrivistes et de candidats à se clientéliser toutes sortes de caméléons apôtres de toutes les idéologies, souvent rétrogrades, et de politiques d’intolérances et de stigmatisations qui ont miné le pays et sa jeunesse. Le gain facile doublé de la bigoterie a ainsi diffusé partout dans le corps social.
Chers amis,
Le soulèvement de Février a surpris tout ce monde. Bien plus, la bien-pensance ne voyait que l’opportunité de prendre une revanche de concubine dans une « jacquerie de gueux » forcément manipulés. La réaction citoyenne salutaire face à une dérive assumée et, de plus en plus, périlleuse pour la Nation n’est pas le fait de complots ou de manipulations. Le désir de changement profond, jusque-là porté seulement par des militants engagés, a pris une autre dimension pour se transformer en un éveil collectif et un sursaut populaire provoquant une libération de la parole et de l’expression publique d’une qualité et d’une maturité insoupçonnées.
En instaurant très vite l’interdiction de rencontres dans des salles et la fermeture des médias pour les voix du hirak, le pouvoir a compris qu’il fallait éviter, avant tout, un prolongement de cette parole qui a foisonné dans les manifestations pacifiques, les rencontres de proximités et les réseaux sociaux. Le danger pour le système n’est pas dans des courses aux positionnements des uns et des autres mais dans la poursuite de la mobilisation unitaire du peuple algérien pour construire le rapport de force nécessaire pour imposer une transition démocratique et autonome.
L’expression plurielle, reflet naturel de la diversité de toute société, n’est pas combattue seulement par les tenants du pouvoir. Des acteurs politiques se revendiquant de l’opposition, eux même, redoutent cette liberté de ton et l’affirmation des convictions individuelles de tout un chacun. Ils se sont employés et s’emploient encore à la combattre. Pourtant, tous les débats, bien que complexes, sont nécessaires. Toutes les opinions, à commencer par celles qui choquent ou qui ne rentrent pas dans les normes que certains se donnent ou veulent imposer, doivent s’exprimer et trouver place pour le faire. Toutes les propositions doivent trouver place pour être formulées. Tous les acteurs doivent clarifier leur vision et positionnement politiques. Instaurer une véritable culture de la liberté d’expression est une condition nécessaire pour mettre l’Algérie à la page de l’histoire. L’Algérie démocratique et sociale ne peut pas être gérée par un canevas de comportements individuels auquel il faudra se conformer comme dans une ordonnance de médecin. Elle le sera (ou pas) par l’instauration de mécanismes et de règles institutionnelles admis et valables pour tous.
Chers amis,
Notre pays est géré au jour le jour. Comme chacun le sait, nos dirigeants construisent l’avenir de leurs enfants ailleurs. C’est ce qu’ils font aussi pour leurs vieux jours. Aujourd’hui, les défis sont immenses et les urgences sont partout : urgence sanitaire, urgence dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement, urgence économique et sociale, urgence institutionnelle, urgence de redéploiement diplomatique régional et international qui prend en compte d’abord les intérêts du pays avant ceux des pouvoirs…
En effet, la pandémie déclenchée par le virus de la Covid-19 a confirmé la faillite du système national de santé et le délabrement avancé des structures publiques. Le désinvestissement opéré de façon continue sous l’ère de Bouteflika, conjugué à une politique salariale démobilisatrice ne pouvait qu’achever un système déjà agonisant sous l’effet d’une bureaucratie tentaculaire. La marginalisation programmée et organisée des professionnels du secteur et la multiplication des obstacles devant les patients les plus fragiles, sous le fallacieux prétexte de gratuité, pour monnayer les quelques actes encore disponibles au profit d’obligés et d’amis relèvent d’une règle pendant que les pontes du régime se soignent ailleurs. Ce ne sont pas les quelques mesurettes prises dans l’urgence qui vont remotiver un personnel longtemps stigmatisé, atteint dans sa dignité par ses propres responsables et réprimé à chaque tentative de revendiquer de meilleurs conditions de travail. Des états généraux de la santé sont incontournables pour impulser une politique de redressement à la hauteur des attentes et des espérances des populations. Encore faudra t-il un pouvoir légitime pour appliquer les recommandations qui sortiront de ces états généraux.
Privé d’école et d’université depuis la deuxième semaine de mars, élèves, étudiants et enseignants font face à un défi qui ne semble pas préoccuper le gouvernement. Il s’agit de la question pédagogique. Bien que la période de confinement ait été longue, le gouvernement n’a pas mis en place de cellule de réflexion à même d’analyser les dégâts occasionnés par la discontinuité pédagogique, évaluer les difficultés et anticiper sur les mesures à prendre pour tracer un programme afin de combler les retards accumulés et communiquer pour rassurer les apprenants et leurs familles. Au vu du flou entretenu et surtout de l’absence de décisions à des moments clé de la vie scolaire et universitaire, il apparait clairement que le fil conducteur du gouvernement est de vider le plus longtemps possible les universités pour éviter tout regroupement. L’arrière-pensée est claire : ne pas permettre aux étudiants et aux enseignants de se réunir et de s’organiser pour peser sur des décisions qui engagent leur avenir et surtout amputer le mouvement révolutionnaire d’une partie de sa sève. Lorsque le bilan sera fait sur cette politique qui consiste à vider les universités, on s’interrogera aussi sur les huit clos imposés partout pour les soutenances de thèses. Le ministre du secteur se félicite à la date du 15 septembre que plus de 800 thèses de doctorat ont été soutenues. Les enseignants s’interrogent, à juste titre, sur cette célérité où des thèses sont soutenues sans témoins en dehors d’un jury désigné par l’administration.
Au plan social, la gestion politicienne de la pandémie de la Covid19 a aggravé la situation des plus faibles tout en mettant dans la difficulté les petites entreprises, souvent familiales et les millions de chefs et /ou soutiens de familles vivant des boulots de l’informel. Les aides financières, par ailleurs dérisoires, annoncées en grandes pompes en faveur des travailleurs en chômage technique ou non déclarés et des familles pauvres n’ont pas été perçues par l’immense majorité des potentiels destinataires. C’était Tebboune, alors premier ministre de Bouteflika qui disait que le pays ne disposait d’aucune statistique ou fichier sérieux sur les catégories sociales vulnérables. Par contre le nombre de travailleurs qui ont perdu leur emploi depuis janvier 2020 est considérable. Il suffit de se référer aux dépôts de bilan et à la rupture de la chaine des intrants pour mesurer l’ampleur des dégâts, sans compter le traitement économique des « empires » des oligarques ou les absurdes conditions imposées au secteur du tourisme, en particulier dans la restauration. La relance du phénomène de la harga et la multiplication des vols à la tire enregistrés ces derniers mois sont d’autres signes qui ne trompent pas, par ailleurs.
Confrontés à des salaires dérisoires et à une absence de représentation syndicale du fait de la caporalisation de l’UGTA et de la répression subie par les syndicats autonomes, le monde du travail est livré à lui-même. Les luttes de nombreux collectifs trouvent rarement de relais à leur mesure. Les employeurs à commencer par les pouvoirs publics eux-mêmes défient y compris la justice. Ce n’est pas la dernière tripartite convoquée à la hussarde en reconduisant l’exclusion des syndicats autonomes qui peut participer à l’apaisement du front social. La politique des effets d’annonces, de slogans au lieu de données chiffrées et d’objectifs mesurables, reconduite par l’exécutif produira les mêmes effets que par le passé : l’instabilité, le manque de création d’emplois viables et une productivité médiocre.
Les structures locales du parti doivent suivre avec plus d’attention ce dossier et apporter ou réaffirmer leur solidarité avec les travailleurs en lutte pour leurs droits. Pour le reste, le RCD considère que c’est aux travailleurs eux-mêmes qu’il appartient de se donner les cadres et les moyens de luttes qu’ils considèrent à mêmes de faire aboutir leurs revendications matérielles et morales.
Dans les quatre coins du monde, les États dégagent des budgets conséquents et mettent en place des plans de relance pour booster leur économie après de longs confinements. Dans notre pays, le gouvernement est toujours dans l’expectative et le discours, comme si la pandémie mondiale n’avait pas accentué la panne économique nationale. Déjà lourdement impactée par deux décennies de corruption structurelle et une crise financière aigue consécutive à la baisse des prix du baril de pétrole et à la mono dépendance aux hydrocarbures, ce qui fait office d’économie n’assure même plus une circulation à minima de simples liquidités, encore moins la mise à exécution de petits projets d’investissements maturés par des opérateurs privés et aux prises avec un climat général qui tétanise banquiers et administrateurs. Les foules de retraités renvoyés des bureaux de postes ne sont pas des manipulations de réseaux sociaux.
Au plan institutionnel, le pouvoir de fait réédite les faux départs qui ont fait le nid des crises cycliques vécues par le pays depuis son indépendance. L’entêtement à vouloir maintenir, encore une fois, un système politique qui a fait maintes fois la preuve de son obsolescence est le contraire de la recherche de la stabilité. En vérité c’est l’aveu par excellence de l’impasse dans laquelle s’est fourvoyé le pouvoir de fait.
Le dernier acte de cet entêtement est la programmation d’une énième révision constitutionnelle. Une constitution est une norme politique, un contrat social, une manière d’être ensemble et une architecture institutionnelle. La procédure de « l’octroi » est antinomique de son efficacité et sa pérennité. Elle signifie avant tout une opération de recherche d’un nouvel équilibre clanique, une vaine tentative tant la crise appelle au dépassement du système.
Aujourd’hui, la refondation de l’Etat qui met au centre le débat sur la régionalisation est un impératif de survie pour la nation. Les surenchères, sur le statut de l’islam et des langues algériennes, orchestrées par un staff présidentiel en panne de projet renseignent sur l’indigence des gardiens du siège d’El Mouradia. Ces derniers trouvent du temps à publier les élucubrations d’illustres inconnus en guise «d’enrichissements » pour la révision constitutionnelle. Le principe de la neutralité de l’Etat sur la question religieuse est largement admis et partagé dans notre société et au delà dans la majorité des sociétés multiculturelles. Il y a ceux qui œuvrent pour accompagner leur société et leur peuple dans la voie de la sécularisation. Il y a ceux qui instrumentalisent l’islam et les chefferies islamistes pour rester au pouvoir, le système algérien est dans cette dernière catégorie. Il n’a pas changé.
Enfin et au plan régional, la situation en Afrique du Nord et au Sahel, à nos frontières donc, continue d’être dominée par le jeu des intérêts des puissances étrangères. La diplomatie algérienne se complait dans des rappels de positions de principes. Mais pouvait-il être autrement lorsque les autorités officielles du pays monnaient des soutiens ou des silences pour continuer à réprimer leur peuple. Que pèserait la voix d’un pays qui jette en prisons des citoyens qui s’expriment sur les réseaux sociaux ou qui manifestent pacifiquement ? De quel crédit peut se prévaloir un pouvoir passé maitre dans le trafic des élections ? Que pèse un gouvernement qui trafique toutes les statistiques pour tromper son peuple ? Comme au temps du président absent, le pays semble condamné à subir les contrecoups des conflits en Libye, au Niger et au Mali.
Que faire alors ?
Chers amis
Il ne faut jamais céder sur l’essentiel pour plaire aux commentateurs et aux cercles de discussions qui jouent aux surenchères, le plus généralement en service commandé. Il est faux de dire que l’état des lieux que nous faisons est fait par tous et ce pour une raison simple. Notre objectif n’est ni conjoncturel ni fonction des positions des personnes. Notre ligne est d’aider à la construction d’un rapport de force qui permettrait au peuple algérien d’exercer sa souveraineté pleine et entière dans le cadre d’un Etat qui garanti et protège les droits du citoyen et assure l’alternance par les moyens démocratiques.
Nous ne sommes candidats à aucune cooptation ou sous-traitance de quelque nature qu’elle soit. Nos députés, nos maires et nos élus locaux sont élus grâce aux voix des citoyens ou plus justement grâce aux voix épargnées des détournements de la police politique. Même si nous ne sommes pas adeptes de nommer les responsables par leur nom, Tebboune, au-delà de son illégitimité, a montré, après presque une année d’exercice de la fonction présidentielle qu’il s’est placé dans la partie du problème et non de la solution. Bien évidement, il y a ceux qui attendent toujours que le personnage les sollicite ou leur octroie des quotas si, sait-on jamais, le pouvoir de fait se montre capable d’organiser un nouveau simulacre d’élections.
Comme je l’ai rappelé, la transition démocratique, pour mettre en œuvre un processus constituant, relève avant tout de la construction d’un rapport de forces en faveur de la solution politique, pacifique et démocratique qui garanti les droits fondamentaux et l’alternance démocratique. Elle n’est donc pas la victoire stricto sensu d’un programme politique sur d’autres ou d’une idéologie sur une autre. Elle doit consacrer dans le marbre constitutionnel tous les impératifs d’une société moderne et démocratique. La plateforme de Mazafran ou les documents fondateurs du PAD sont la parfaite illustration de la conduite d’une transition démocratique. Ceux qui feignent d’ignorer ce travail qui place le RCD au centre de son élaboration ne rendent pas service au combat des militants progressistes.
Quel militant politique démocrate, quel militant du RCD peut se revendiquer d’une alliance avec les islamistes pour gouverner le pays ? Le RCD a plus que des divergences avec ceux qui aspirent à gouverner en utilisant une interprétation de l’islam quelque soit son auteur. La citoyenneté, la conception de l’Etat, les choix économiques relèvent pour nous de l’humanisme, de l’Histoire et de la rationalité. Tout le reste relève des convictions et croyances individuelles. Alors Chiche a tous ceux qui font, derrière leurs écrans, la leçon sur la transition, de trouver une ligne dans les documents que je viens de citer une once d’alliance ou de partage de pouvoir avec les théocrates y compris le pouvoir évidement. L’exercice de mandats et de la responsabilité institutionnelle sont du ressort de la souveraineté du peuple ; voila pour nous « le fondamental ».
Chers amis,
Le RCD est convaincu que le soulèvement de la jeunesse en Février n’est pas le fait de la manipulation des services comme suggéré et susurré ça et là, précisément pour cultiver l’idée que la police politique est maîtresse du jeu. La force et le pacifisme du mouvement et les règlements de comptes violents dans les centres de décisions du pouvoir en sont la preuve parfaite. Que des centres ou des chapelles agissent pour manipuler la rue après la panique générale qui s’était emparée de l’ensemble du personnel dirigeant est de notoriété publique.
Notre Rassemblement est au fait de ces agissements plus que beaucoup d’autres. Les maintes tentatives de manipulations orchestrées autour de notre siège et lors des marches ont eu pour objet d’alimenter les divisions du mouvement et accessoirement justifier la répression. Le redéploiement organique du parti à travers toutes les régions du pays ne se heurte pas à l’activité partisane d’autres forces politiques, au demeurant légitime, mais aux intimidations et manipulations de la police politique.
Le choix de la normalisation autoritaire enclenchée avec le coup de force du 12-12-2019 concomitamment avec une opération de division du hirak est en déphasage avec la marche de l’Histoire. La gestion policière d’un mouvement aussi populaire que le soulèvement de Février n’est pas seulement un contresens mais elle porte les germes de l’échec et de dérives dangereuses pour le pays. Les violations quotidiennes de la loi, le recours aux menaces et aux intimidations, les mandats de dépôt et les peines de prisons prononcées sous des chefs d’accusations préfabriqués et souvent en violation de la constitution ne font qu’alimenter l’isolement et le rejet du pouvoir.
La convocation du corps électoral pour entériner un projet d’amendement de la constitution tout droit sorti d’une administration responsable de l’abime infligé au pays est une provocation. Qu’elle soit programmée un premier novembre, une date symbolique chère aux Algériens, cette provocation prend de fait un caractère manipulatoire aggravé.
Pour le RCD, la victoire du combat du peuple algérien pour conquérir les libertés et le droit de construire son Etat est inéluctable. Pour hâter son avènement, nous avons besoin d’unité et de solidarité dans les luttes. La transition démocratique qui consiste à construire les conditions de la mise en place de ces paradigmes de liberté et de progrès n’est pas une recette immuable et sans aspérités. L’offre politique des forces du pacte pour l’alternative démocratique (PAD) est plus que jamais d’actualité et est un acquis pour la confluence des luttes démocratiques et l’aboutissement des revendications de la révolution de Février.
A BAS LA REPRESSION
LIBERATION DE TOUS LES PRISIONNIERS POLITIQUES ET D’OPINION
POUR L’UNITE DU PEUPLE ALGERIEN
POUR LA SOUVERAINTE POPULAIRE
Alger, le 25 septembre 2020

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