L’Assemblée nationale est convoquée pour le 22 avril courant pour entériner les nouvelles lois liberticides décidées par le pouvoir de fait. Il s’agit selon le texte de convocation du « projet de loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine et d’un projet de loi modifiant et complétant le code pénal ». La procédure retenue est celle du vote avec débat restreint qui exclut de fait un débat général.
Sidérant ! Pendant que les gouvernements du monde entier convoquent, en sessions ouvertes, les organes délibérants de leurs nations et, au-delà, aident à mobiliser tous les cadres et les structures pour chercher les moyens d’affronter la pandémie du COVID19, Teboune, la façade civile du pouvoir de fait, est chargé de combler les lacunes de l’arsenal répressif élaboré et mis en œuvre sous le règne de Bouteflika.
En effet pour le pouvoir algérien qui s’est imposé à son peuple, en dehors de toute légitimité et par la seule grâce d’une hiérarchie militaire qui régente le pays, l’urgence est de peaufiner des artifices juridiques pour permettre à une justice aux ordres de sévir contre les quelques espaces où le citoyen peut s’exprimer.
Depuis la trêve unilatérale décidée par le Hirak pour cause de pandémie, l’appareil de répression du système fonctionne à plein régime pour maintenir les détenus d’opinion dans les prisons et en incarcérer d’aures. Les cyniques félicitations du président de fait au corps des magistrats, lors de la dernière réunion du conseil des ministres, enlèvent tout crédit aux supputations qu’il y aurait des désaccords au sommet sur la conduite à tenir vis-à-vis du mouvement révolutionnaire.
Les parlementaires du RCD exigent le retrait de ces textes et l’ouverture d’un débat général sur la situation du pays. Ils dénoncent cette politique du pire et mettent en garde contre ses conséquences pour la recherche d’une sortie pacifique de la crise multidimensionnelle dans laquelle l’exécutif enfonce le pays.
Alger le 21 avril 2020
Les parlementaires du RCD