Communiqué du 19 juin 2020

Le Secrétariat national du RCD a tenu sa session mensuelle ordinaire le 19 juin 2020 à Alger. Il a évalué l’activité organique de ses membres et des structures du parti et a examiné la situation générale du pays à la lumière de la dégradation sans précédent des indicateurs économiques, sociaux et des libertés.
L’exécutif du parti enregistre l’activité sans relâche, dans une situation sanitaire inédite, de ses structures régionales dans l’organisation de la solidarité envers les couches sociales les plus fragiles et la mobilisation contre la répression et l’arbitraire du pouvoir de fait, durant toute la phase de confinement sanitaire. Il note aussi le redéploiement du parti à travers plusieurs wilayate du pays, initié par le département organique.
La popularité de nos positions et propositions suscite, partout dans le pays, débats et adhésions. Il convient de structurer dans les meilleurs délais possibles ce courant de sympathie pour peser sur le cours des événements et préparer le Rassemblement à tous les défis futurs. Dans cette perspective, il salue l’installation de nouvelles structures des Jeunes Progressistes à travers de nombreuses régions du pays.
L’échec du pouvoir de fait, dans sa stratégie de maquiller une hypothétique tentative de recomposition du système, est patent. Isolé, il a fait, encore une fois, le mauvais choix de vouloir mettre à profit la suspension des manifestations publiques pour cause de pandémie afin d’accentuer la traque des militants politiques et des activistes du Hirak. Le résultat est sans ambages : il a perdu sur tous les tableaux. La ligne liberticide assumée et, chaque jour mise en œuvre, met à mal les quelques opérations de ralliements et/ou de come-back initiées par une police politique largement décrédibilisée par une corruption endémique qui a épargné très peu de cadres et de clients du système. De tels agissements, par ailleurs irresponsables, n’ont fait qu’enhardir, encore plus, les populations et les militants politiques dans leur engagement à en finir avec un système qui fait peu de cas de la pérennité de la Nation et de son unité.
Soucieux de la préservation et du devenir du pays, le RCD ne tire aucune satisfaction de cette situation qui peut conduire à l’irréparable devant tant de désinvolture de la part d’un personnel dirigeant qui a saigné le pays. C’est pour ces raisons que l’issue salvatrice est dans la mobilisation pacifique pour le départ du système afin que les Algériennes et les Algériens récupèrent leur souveraineté entière pour qu’ils puissent vivre libres et construire durablement leur pays.
Il y a près de vingt ans, la tragédie du printemps noir de 2001 a emporté 126 jeunes en Kabylie et causé des dizaines d’handicapés et de traumatisés à vie. Elle n’était pas le résultat d’un concours d’événements ou de circonstances particulières. Elle est l’expression la plus perfide d’un système politique bâti contre la souveraineté et l’intérêt général pour assoir un ordre néocolonial aliénant et revanchard sur l’Algérie indépendante. La gendarmerie nationale, au compte de l’État-major de l’armée et du régime, s’est rendue coupable, au grand jour, de dizaines d’assassinats encore impunis à ce jour. Le RCD s’incline devant la mémoire de tous ces innocents qui font honneur au combat pour la dignité, l’identité et la liberté.
Le refus de l’État-major de l’armée à s’émanciper du jeu politique, dominé par les luttes de clans, pour restituer la souveraineté du peuple expose l’institution qu’il dirige à toutes les dérives. Dans un Etat de droit, c’est aux dirigeants élus démocratiquement et, donc comptables devant le peuple, qu’échoient toutes les décisions y compris celle d’user de la force. Le RCD dénonce l’assassinat du jeune Ayoub Agh Adji lors de la manifestation pacifique de Tin Zaouatine, organisée pour dénoncer les conditions de vie exécrables des populations de la localité et de nombreuses localités du Grand Sud. Il s’incline devant sa mémoire.
Au sujet de la situation sociale et économique, le RCD qui n’a eu de cesse de dénoncer les choix de courtes vues des gouvernants, dictés par le populisme, alerte sur l’explosion du chômage et la baisse dramatique du pouvoir d’achat de larges couches de la population. Dans ce registre, les incantations hors temps, les autoglorifications mal venues, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire ou encore l’emploi de la politique de diviser pour régner ne peuvent assurément pas sauver un régime honni par l’écrasante majorité du peuple algérien mais pire sont un danger pour la pérennité de l’État.
Dans le contexte de la révolution ouverte par février 2019, l’explosion sociale à laquelle les apprentis sorciers du pouvoir de fait semblent travailler ne peut être circonscrite à un cahier de revendications économiques et sociales à régler. Elle ne peut qu’alimenter et accélérer la nécessité du départ du système dans la conscience du plus grand nombre de citoyens. A moins d’un choix suicidaire de la répression sanglante, la solution à la crise de légitimité passe par l’exercice de la souveraineté populaire par le biais d’un processus constituant souverain conduit par des instances de transition crédibles.
Alger, le 19 juin 2020
Le Secrétariat national du RCD

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